de sa mère et de … Alexandre Blok, Brecht,
Chklovski, J.-R. Bloch, Oppenheimer,
Dashiell Hammett, Vsévolod Ivanov,
Pasternak, Isaac Babel, Hanns Eisler,
Chagall, Fernand Léger, Joris Ivens, Buñuel,
Elsa Triolet, Chaplin, Picasso
Romancier à Paris, poète en Russie, scénariste
Ă Hollywood, grand reporter un peu partout,
Vladimir Pozner a traversé le XXe siècle au gré des événements, des travaux et des jours. Il a connu des écrivains, des cinéastes, des peintres, des musiciens, des savants, des comédiens, qui ont instillé dans le monde une bonne part du génie de l’époque. A leur sujet, il n’écrivait guère, pas plus que sur lui-même. Puis un beau jour, il s’est mis à rédiger un livre sur quelques-uns des amis qui ont joué un rôle clé dans sa vie. Pour la plupart, vous les connaissez, les autres vous les découvrirez, ils sont du même tonneau. Avec la discrétion qui lui est coutumière et la magie des mots, Pozner les fait vivre sous nos yeux. Ce faisant, il trace un autoportrait qui ne ressemble à aucun autre.
Un lancement Ă la hauteur de l’oeuvre :
Ă©motion, intelligence et et talent
Librairie Le Monte-en-l’air, Paris, oct. 2013. De g. Ă d., Catherine Pont-Humbert (journaliste littĂ©raire), Frank Cassenti (cinĂ©aste, ami de Pozner, rĂ©alisateur de Deuil en 24 heures d’après le roman de l’Ă©crivain sur l’exode de juin 1940), Jean-Baptiste Para, rĂ©dacteur-en-chef de la revue Europe qui va sortir un spĂ©cial Pozner en janvier 2014.
Un article de Michel Cournot
Le livre de Vladimir Pozner ressemble peu Ă un livre. Ce serait plutĂ´t un tapis, ou un simple balai, sur lequel nous volons dans le temps.
Bertolt Brecht. Sur son lit, étalée sans plis, « une longue chemise de nuit blanche à feston rouge ». Sur le quai, devant notre-Dame, Brecht goûte un fromage de chèvre, appuyant la main, pour l’empêcher de tomber, sur une pile de vieux romans policiers qu’il vient d’acheter d’occasion. Brecht dit « oui ». Pas un mot de plus. Si bien qu’un monde traverse l’esprit, le monde auquel il dit « non ».
Oppenheimer avant la bombe, en chemise bleu ciel et jeans élimés, qui met des bûches dans le feu. Et Oppenheimer après la bombe, dont Pozner croit d’abord, à première vue, qu’il n’a pas changé. Mais suivent les « menus faits de la vie courante ». Ça ne se résume pas, il faut lire Pozner.
Chaplin, qui veut montrer à Pozner un vieux film qu’il vient de retrouver mais qui a oublié ses lunettes, et qui revient chez lui les prendre, mais il a oublié ses clés. Et il dit d’attendre, qu’il va passer par derrière, et il ne revient pas. Et ce qui s’ensuit, le sang, la police…
Picasso, à qui Pozner demande un dessin pour un film de Joris Ivens, et comment Picasso le fait, ou plutôt s’arrête quand il en a fait vingt et un, et de quel œil il scrute très longtemps le vingt et unième, en cherchant à deviner pourquoi il s’arrête, mais l’essentiel c’est le buvard, que Picasso ne retrouve pas, le buvard pour sécher la signature.
Et Fernand Léger achetant des légumes de toutes les couleurs sur la Quatorzième Rue, et Vsévolod Ivanov à la recherche de chaussures neuves, et Dashiell Hammett qui a de si beaux cheveux, et le toujours si déconcertant Pasternak…
Et d’autres. Les amis de Pozner. Détendus. Nature.
Ils sont nombreux ceux qui n’ont pas attendu la chemise de nuit de Brecht et le buvard de Picasso pour voir que Pozner est un écrivain. Je me souviens, moi aussi. Je me souviens d’un livre qui était posé par terre, dans un jardin, à côté d’un fauteuil d’osier vide. J’empruntai le fauteuil, et le livre. Il était question, à la première page, d’une petite gare, sur une plaine, sans rien autour, la nuit tombée. C’était le début d’un chef-d’œuvre, « Tolstoï est mort », de Vladimir Pozner.
Et puis nous avons lu les autres, mais il semble que celui-ci,
« Vladimir Pozner se souvient », est le plus beau. Parce que le vent y tape plus fort. Parce que ce livre rĂ©pond magnifiquement Ă la phrase de Breton : « Je persiste Ă rĂ©clamer les noms, Ă ne m’intĂ©resser qu’aux livres qu’on laisse battants comme des portes… ». MĂŞme si les portes de Pozner restent battantes simplement parce que la Gestapo les a enfoncĂ©es Ă coups de crosse, ou parce que des fascistes ont dĂ©posĂ©, devant, une bombe.
Michel Cournot, Le Nouvel Observateur
Vladimir Pozner se souvient
chez Lux (l’éditeur qui a déjà remis sous les projecteurs
Les Etats-DĂ©sunis de Pozner en 2009).
En librairie le 3 octobre, 18 euros.
Diffusion / distribution : Harmonia Mundi
Lux Ă©diteur http://www.luxediteur.com/content/vladimir-pozner-se-souvient
Contact presse : Antoine Bertrand // antoinebertrand1@gmail.com // 06 24 30 29 07