Cuisine bourgeoise, 1988 / EN LIBRAIRIE

Cuisine bourgeoise - Actes Sud, 1988 en librairie

Actes Sud, 1988 / EN LIBRAIRIE

Jeune homme de grande espérance mais de condition modeste, Vaillant a trouvé un emploi de gratte-papier aux établissements Androuet. Et s’est épris de Ginette, petite-fille de la patronne. Or on est en 1931, la crise boursière a durement frappé, et dans la dynastie Androuet une lutte pour la succession est engagée. Sur l’idylle flotte un relent de cuisine bourgeoise. Vieux routier du cinéma (il a plus d’un scénario à son actif), Vladimir Pozner s’est rappelé, pour écrire ce roman redoutable, l’importance des temps forts : à la table des maîtres, en une soirée décisive, on s’apprête à régler ses comptes, pendant qu’au dehors une foule gouailleuse bat le pavé.

Hubert Nyssen et Bertrand Py (Actes Sud)

En exergue

C’est, dit Panurge, bien chié pour l’argent !
Rabelais, Pantagruel, IV, 8

Le cœur et la caisse sont toujours en rapports exacts et définis.
Balzac, BĂ©atrix

Les premiers mots

On était en 1931. L’économie américaine s’était écroulée, et l’Europe avait suivi son exemple, la France autant que les autres.
N’empêche que, toutes les fins de mois, Roger, le garçon de courses, allait porter à Mme Androuet dix mille francs pour ses dépenses. Au préalable, il passait à la banque Isnard et s’y faisait remettre des billets neufs qu’il entourait d’un élastique : une fois déjà, Mme Androuet en avait renvoyé un marqué d’un trou d’aiguille.

A propos de…

Je me réjouis de goûter ta cuisine bourgeoise, je m’en lèche les babines.

Henri Cartier-Bresson, lettre Ă  Vladimir Pozner, 1988

Une fois de plus, tu as Ă©crit un grand livre. Et sur une Ă©poque qui m’est particulièrement prĂ©cieuse.

Bernard Clavel, lettre Ă  Vladimir Pozner, 1988

Dans Cuisine bourgeoise, Pozner se livre Ă  d’Ă©poustouflantes variations balzaciennes sur les annĂ©es trente. Son art d’Ă©crire est tout entier tendu vers la simplicitĂ©. Ă€ son propos, Claude PrĂ©vost rappelle le mot de GĹ“the : « Le sens le plus haut dans l’espace le plus mince. »
C’est cela qui, d’ores et dĂ©jĂ , le constitue en vĂ©ritable classique.

Jean-Pierre LĂ©onardini, L’HumanitĂ©, 1992