La revue « Eisler-Mitteilungen » consacre son dernier numéro aux rapports entre les familles Eisler et Pozner, et en particulier au compositeur Hanns Eisler et à Vladimir Pozner. Il comporte des textes en allemand, en anglais et en français, et bon nombre de documents rares.
On y trouve des extraits de Vladimir Pozner se souvient consacrés à Eisler, mais aussi de la correspondance inédite qui éclaire d’un jour nouveau un projet de cantate qu’avaient Eisler et Pozner. L’Association des amis de Vladimir Pozner a largement contribué à ce numéro. Avec des textes de Françoise Guerard, André Pozner, Marina Achenbach, et une interview de Daniel Pozner, qui a organisé au mois de mars un concert à Berlin en l’honneur de sa grand-mère, Stephanie Eisler, morte il y a dix ans.
Lettre inédite de Vladimir Pozner à Stephanie Eisler
5.XII.1961
Bonjour, Steffy. Je pense que cette lettre t’arrivera juste pour te souhaiter beaucoup de bonheur et pour te rappeler que je pense à toi tous les jours de l’année, et particulièrement pour ton anniversaire.
Tu vois, nous ne sommes pas allés à Leipzig : mon éditeur préférait que je reste à Paris, à cause de la radio et de la télévision (mon livre [Le Lever du rideau] est un assez grand succès et j’ai failli obtenir le Prix Femina). Je viendrai sûrement à Berlin cet hiver mais je ne sais pas encore à quel moment. Quels sont vos projets ? Londres tient toujours ? Nous aimerions bien y aller, mais je ne sais pas si cela pourra s’arranger. Et ensuite ? Retournez-vous en Suisse ? Et quand? Je voudrais bien savoir ce que vous comptez faire. Chez nous tout va bien. Ida travaille à la maison (elle traduit), André apprend à l’Ecole des Langues Orientales, moi, j’écris deux scénarios. La télévision de Berlin, après un silence de plus d’un mois, m’a téléphoné il y a une semaine pour m’annoncer une longue lettre. Je l’attends toujours. Comment avez-vous retrouvé Berlin et qu’est-ce que vous y faites depuis votre retour ? Vous êtes-vous reposés de la vie parisienne ? Avez-vous besoin de quelque chose ici ? Dis-le moi. En général, écris. (…) Où est Michèle et comment va-t-elle ? Allez-vous bientôt déménager ? La symphonie avance-t-elle ? Je suis vivement intéressé à sa terminaison : peut-être Hanns mettra-t-il ensuite en musique mes petits poèmes.
Je t’embrasse, je te souhaite le meilleur des anniversaires